Critique
Professeur improvisé, l’auteur mêle le récit de ses cours avec ses souvenirs. Un livre plein de grâce.
On le dit parfois : un roman, c’est une musique. La Belle Hélène, le nouveau titre de Pascale Roze, nous entraîne et nous saisit avec son petit air charmant, léger et, par moments, nostalgique. Une nostalgie où n’aurait pas sa place la tristesse.
Hélène donne des cours de création littéraire à Sciences Po – son statut n’est pas très clair, elle n’a jamais voulu être professeur, mais elle adore enseigner. Avec son vieux cartable, sa jupe et son chignon, elle croit en la curiosité des jeunes, ne désespère jamais. Elle aime son petit groupe qu’elle retrouve chaque semaine. Elle ne craint pas d’aller vers des textes difficiles à analyser : “C’est dur. Mais à qui l’on estime, on donne le plus dur.” Elle peut passer des heures sur une phrase. Elle adore celle-là, pour décrypter la comparaison : “Le vent soufflait sur les éteules aussi doucement que s’il avait eu une soupe d’enfant à refroidir” (Robert Musil).